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11 décembre 2015

Nihao,

J'ai fait un bon bout de chemin depuis la dernière fois, peut-être que les 700km de train que j'ai pris ont un peu aidé! Je suis maintenant à Chengdu une ville plus grande que Paris en terme de population!

Donc, j'avais tranquillement repris ma route et ma routine au travers du désert, de plus en plus ennuyeux, froid et avec vraiment peu d'infrastructure. J'ai encore dormi pas mal de fois dans des passages sous la route, vu qu'il n'y a rien d'autre pour me cacher et qu'au final j'y suis vraiment pas mal! Le peu de fois ou j'ai trouvé des villes avec hôtels, la plupart me refusaient et m'envoyaient vers des hôtels totalement hors de prix, en tout cas de mon budget. Un soir ou j'en avais vraiment marre, 3 jeunes chinois qui pouvaient s' exprimer en anglais sont venus m'aider. On a essayé 3 hotels sans succès,  un quatrième avec quelques chambres bien pourries pour 3$, je paye rapidement le propriétaire, je m'installe, il revient me demande ma carte d'identité chinoise, je lui donne mon passeport, il me rend mes sous et me fait signe de déguerpir. Pardon? T'avais pas vu que j'étais pas chinois ou bien ? Heureusement, un des jeunes me propose de dormir chez lui avec sa famille qui m'invite aussi à manger avec eux!


Merci les gars!

Bref, j'ai continué à rouler pendant 6 jours avec des températures qui avaient de plus en plus de mal à remonter dans le positif au plus chaud de la journée sans parler du vent qui n'arrangeait rien. Jusqu'au jour ou il s' est mis à neiger et que mon dérailleur s' est transformé en un bloc de glace. Je suis donc allé jusqu'à la ville la plus proche ou après de nombreuses tentatives j'ai réussi à trouver un hôtel. Là j'ai décidé que j'en avais marre et le lendemain je prenais le train jusqu'à Lanzhou ou les températures me semblaient plus agréables.

Une chambre sur la route.

La route complètement verglassée

Lanzhou et le fleuve jaune

T'as de beaux yeux tu sais

-Sinon, ça va les gosses ?
-Oui oui, le plus grand va...


Le train, que dire ? C'est déjà une mission bien compliquée pour acheter le bon ticket en expliquant pour le vélo, encore une autre affaire pour le charger...Mais le mieux c'est dans le train, c'est blindé, presque obligé de marcher sur les gens pour arriver à mon siège. Et surtout c'est vraiment dégueulasse, les gens jettent tout par terre, crache par terre, fume partout, au bout d'une heure j'ose même plus poser mes pieds par terre et pourtant je suis pas très regardant. En plus de ça il y a cette petite fille avec son pantalon découpé à l'arrière pour les besoins (à la mode chinoise) qui n'arrête pas de remplir sa couche qui s' empresse de sortir par l'ouverture pour me flatter les narines. Et biensur papa qui la change sur le siège juste en face de moi..Ohh et aussi ce mec debout à côté de moi qui aurait fini par s' assoir sur moi si je ne l'avais pas continuellement repoussé. . Je sais pourquoi je voyage à vélo maintenant! Au passage il y a des contrôles de sécurité, les sacs sont scannés, mais je suis quand même passé avec une bouteille d'essence, de gaz et 3 couteaux...

Arrivé à Lanzhou, il faisait dans les 10°c le soir, plutôt pas mal. Domage que j'avais pas prévu que pour rejoindre Chengdu j'allais me promener entre 3000 et 3800m d'altitude!  Pas grave au moins les paysages s' annonçaient plus agréable. Du coup je me suis mieux équipé, un bas de pyjama pour faire office de première couche, des chaussures d'hiver, et surtout ce qui a changé ma vie, des espèces de mega mouffles qui se fixe sur le guidon! Une fois reposé je suis reparti mais pas pour longtemps, il y avait comme un bruit bizarre au niveau du dérailleur mais j'ai quand même continué à monter jusqu'à ce que je me rende compte que ma chaine allait lacher d'un moment à l'autre. (Elle a pas du aimer que je force dessus quand la glace essayait de la bloquer. J'ai appris par la suite qu'une chaîne se changeait environ tous les 5000km, j'en étais à 11000km.) Tant pis retour à Lanzhou en peu de temps vu que j'avais fait que de la montée. ..Je l'ai faite remplacer pour pas grand chose mais impossible de régler correctement les vitesses. Tant pis on se debrouillera comme ça jusqu'à Chengdu ou j'ai repéré un magasin de vélo géré par des occidentaux.

Mes nouvelles mouffles


Donc, c'est rereparti et cette fois c'est bon! Ça monte, ça monte mais à mesure que je m'éloigne de la pollution de la ville, le soleil brille de plus en plus au milieu d'un océan de ciel bleu, ça fait du bien de sentir sa chaleur!
Il y a pas mal de petites préfectures autonome, et au moment ou je passe cette ligne imaginaire sur mon gps, la population et la culture change brutalement, j'entre d'un coup à nouveau chez les Ouigoure (même peuple que lorsque je suis entré en Chine). Au revoir les pagodes, bonjour les mosquées, retour du bon pain, nourriture différentes, merci pour les sourires...Et puis je continue encore un peu et cette fois j'arrive dans une préfecture autonome Tibétaine, byebye les mosquées bonjour les monastères haut en couleurs et en formes, les drapeaux de prières, retour à la nature, presque pas de villes, tout à l'air plus sain et ça tombe bien c'est par là que je vais passer le plus de temps pour rejoindre Chengdu.



Toujours pas végétariens ?



Non, il ne fait pas caca, c'est juste la position favorite du coin!

Un peu de compagnie pendant que je répare une énième crevaison


Les premières journées sont excellentes, j'ai chaud, je me perds dans des petits chemins de montagnes, au milieux des milliers de troupeaux yaks et de moutons tibétains qui tâchent la montagne de noir et de blanc dans toutes les directions. J'admire la beauté des monastères et la ferveur des tibétains qui passent beaucoup de temps à tourner autour des Stupas. (Dans le sens des aiguilles d'une montre, la première fois que je m'en suis approché je suis arrivé dans le mauvais sens et on m'a gentillement fait repartir dans l'autres sens ). C'est très joli, tout est jaund'or, quelques bouleaux, des sapins ça et là, les rivières se faufilent comme des serpents au milieu des troupeaux, les aigles et vautours tournoient de tous les côtés. Tout le long de la route il y a des centaines de petits rongeurs (un peu comme des bébés lapins) qui cours dans tous les sens à mesure que je m'approche, ils se ruent sur le premier trou à leur porté puis s' en font chasser lorsqu'il est déjà occupé, ils sont une bonne distraction!





Mon drapeau se déchire. ..














On voit rien mais au milieu il y a un de ces rongeurs...un jour j'achèterai un nouvel objectif...




Ca va? Il est bon ton copain?


Thanks for taking care of me!




Rencontre éphémère








Il y a encore un dernier animal dont je me serais bien passé. Forcément avec tous ces troupeaux et des montagnes aussi sauvages faut bien des chiens costauds pour protéger les bêtes des loups. C'est toujours pareil dans les montagnes, je me souviens en Roumanie avoir été encerclé par ces immenses chiens blancs alors que je retournait au campement avec 2 autres personnes, heureusement les chiens s' étaient calmés au bout d'un moment. Ou encore en Turquie alors que je cherchais un coin pour dormir, ces deux chiens énormes et leurs colliers de piques (pour les protéger des morsures de loup ou d'ours) qui commençaient à être dangereusement proche, stoppé a temps par le berger...Bref cette fois c'est les Dogues Tibetains, ils sont souvent attachés, mais quand ils le sont pas, sensations fortes assurées. Les chiens errants sont faciles à effrayer mais pas eux, alors je continue à avancer sans les quitter des yeux et en hurlant tout ce que je peux jusqu'à ce que j'arrive en dehors de leur territoire. Heureusement pas de problèmes au final, mais j'ai quand même réajusté ma route afin d'éviter une zone qui passait dans une immense prairie habitée uniquement par des bergers et nomades.

Pensez bien que je me suis pas amusé à les prendre en photo! @internet


Pour dormir je m'en suis plutôt bien tiré, il y a des hôtels même dans les petites villes et je n'ai plus de problèmes de refus. On m'a aussi bien généreusement invité et j'ai fait une nuit dans la tente, j'ai pas renouvelé l'expérience! Ce jour là, j'avais trouvé un hôtel mais le propriétaire avait décider que je ne pouvait pas prendre la chambre la moins chère, pas de négociations possibles, alors je m'en vais en espérant qu'il me fasse revenir mais rien ne se passe. Je demande au habitants un autre hôtel mais il me renvoient tous vers celui là...Je décide de ne pas retourner vers cet unique hôtel ( au final le prix était abordable mais ce n'est pas le prix qui m'importe ce jour, c'est cette stupide fierté...).  J'avais un peu l'espoir de trouver autre chose ce jour là, ça n'est pas arrivé. Pas grave, je vais camper, il ne fait pas si froid au final..je me réveille de nombreuses fois dans la nuit, j'ai un peu froid. Je regarde le thermomètre, 4°c, -1°c, -7°c, -12°c, -16°c. Ahhh d'accord, bon ça va j'ai quand même un bon sac de couchage + un sur sac + un pled et pas mal de vêtements. Le haut du sac à même gelé à cause de ma respiration. J'étais content quand le soleil est arrivé le matin! La prochaine fois je serai peut être moins borné!

Le temps a fini par se gâter sur la fin, alors que j'approchais de mes 3 jours de descente vers Chengdu, il s' est mis à neiger et cette fois ci je me suis arrêté avant de flinguer la chaine. J'ai fait du stop on m'a pris assez rapidement jusqu'à la prochaine ville. Un peu déçu d'avoir raté une descente de fou furieux mais pas grave il m'en reste quand même presque 3000m à descendre jusqu'a Chengdu. A partir de là ma seule motivation était de rejoindre la ville au plus vite, me poser, me relaxer, manger tout ce que je veux, rencontrer d'autres voyageurs! Ça a été plutôt rapide, beaucoup de descente, pas mal de plaisir! Pas mal de changement en passant de l'autre côté, les Han ont remplacés les tibétains, les ruisseau se sont transformés en une grosse rivière et les montagnes sèches et rondes sont devenus vertes et abruptes.  Le dernier jour la route que je suivais s'est transformée en un tas de boue grise à cause de travaux, tant pis j'ai pris l'autoroute, c'est un peu moins agréable,  mais la route est bonne et ne fait que descendre! Bon j'ai pris pas mal de tunnels ou j'ai certainement perdu quelques années d'espérance de vie...Chaque fois que j'approchais d'un péage les caissières essayaient de me stopper mais je pretendais ne pas comprendre et leur repondait par un coucou de la main tout en accélérant. J'aurais pensé voir la police m'interpeller, mais non, j'ai bien vu une dizaine de voitures de police mais je ne devais pas tant déranger. J'ai fini par apercevoir la ville couverte par un ciel gris assombri par la pollution.


Hummmmmm






Ca fait pas très envie mais je suis content quand même,  je vais poser mon vélo quelques jours et me faire plaisir! J'en ai profité pour faire faire un service sur mon vélo, demander un nouveau passeport au consulat français (le mien étant quasiment plein, je devrai revenir en train pour le récupérer d'ici 3 semaines ), une nouvelle coupe de cheveux ( un peu court mais au moins il m'a pas fait la coupe à la mode chinoise!), un après midi dans des sortes de thermes, passer du temps avec d'autres voyageurs et surtout me reposer! J'ai pas fait de photo de la ville mais ça ressemble à toute les grandes villes chinoises, des buildings énormes plein de lumière qui clignotent, des écrans géants, des travaux partout et des magasins de luxe!

Maintenant que j'ai fait tout ce dont j'avais besoin, je vais reprendre la route vers Kunming plus au sud, 10 à 15 jours qui s' annoncent pluvieux...on verra bien, et comme mon frère me l'a si bien dit quand on roulait tous les deux : "qui regarde trop la météo passe sa vie au bistro" Ca m'a pas l'air si mal au final!

En bonus, j'ai découvert la cuisine chinoise, ou comment manger chaud sans aucun équipement et sans aucun effort!





A la revoyure!




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